L'avenir du Tap*
Sur la droite, l'éboulement de 2009, qui obstrue les quais.
[J'écris ce message dans l'ignorance totale de l'avancement du dossier de l'impressionnant éboulement de 2009 des maisons du cours de l'Yser. Comme d'habitude, les idées émises ici sont à discuter.
Tederic]
J'ai déjà souligné, dans le message "ça c'est Tonneins", l'importance pour la ville de trouver une solution durable au problème des éboulements du Tap*.
Sur l'océan, la récente tempête Xynthia a posé le problème de la construction d'habitations dans des zones à risque.
Une des attitudes proposées est de reculer devant la puissance dévastatrice des éléments naturels.
S'il s'avère que le Tap de Tonneins est définitivement une zone instable du fait de la nature du terrain, ne faut-il pas prévoir de reculer progressivement le front bâti, dans les années ou dans les décennies qui viennent ?
Evidemment, il ne serait pas question de tout démolir, et surtout pas les maisons les plus anciennes ou emblématiques. Mais la ville proposerait aux propriétaires des maisons les plus problématiques ou les plus stratégiques de les racheter, à un prix acceptable pour eux, bien entendu.
La maîtrise publique de ces maisons (dont le terrain va jusqu'aux quais) permettrait de diagnostiquer à fond la nature du problème, et d'expérimenter des solutions de consolidation du terrain, qui pourraient être par la suite généralisées.
Là où la consolidation serait trop difficile, il faudrait démolir, en en profitant pour ménager de petits belvédères sur Garonne, en liaison avec un plan de réhabilitation du cours de l'Yser comme promenade de corniche.
Le front bâti de Tonneins reculerait par endroits, là où les maisons de première ligne auraient fait place à ces belvédères. Ces derniers ne seraient pas forcément bétonnés, et la nature (les nappes d'eau souterraines...) y aurait une marge de manoeuvre, sous haute surveillance bien sûr : l'idée a par exemple été émise que la plantation d'arbres appropriés pouvait sécuriser le terrain...
L'aspect du Tap serait nettement modifié, mais pas forcément pour le pire, à condition de suivre les avis de bons paysagistes.
Bien sûr, il s'agirait d'une opération coûteuse, mais de toute façon, il faudra mettre de l'argent public pour résoudre le problème des éboulements, qu'on ne peut pas laisser à la charge des propriétaires privés, de même que sur le littoral atlantique, l'entretien des digues ne pourra sans doute être laissé à la seule charge des syndicats de propriétaires.
Alors, mieux vaut, peut-être, dépenser l'argent public pour reculer progressivement, dans l'ordre et sans spoliation des propriétaires, plutôt que s'acharner à maintenir le bâti dans les zones à risque.
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*Il semblerait que l'ancien mot d'oc pour désigner un talus, le versant d'une colline, ou le rebord sur la plaine inondable, soit en val de Garonne "lou tap" (dérivé : la tapòla/tapolo).
Ce mot pourrait (re)servir pour désigner le front de Garonne de Tonneins, ce grand "tap" dont la hauteur est encore augmentée par les maisons construites dessus, et qui fait l'originalité de Tonneins.
Le "Tap" est dessiné ici par la trace brune ; à droite, où passe-t-il exactement, ou perd-il de son abrupt ?
Le "Tap" ne suit pas strictement le lit mineur de Garonne, mais borde la plaine inondable. Ainsi, un peu en aval des anciens Bains, il oblique en s'éloignant de Garonne, pour suivre ce qui s'appelait autrefois le "Biscarret" (maintenant Cours de l'Abbé Lanusse). De l'autre côté de Tonneins, à partir du Pisseroulet, le "Tap" est interrompu par le "ruisseau Caillou", mais doit continuer, d'abord au dessus de la route de Clairac, puis au dessus de Saint-Georges.
A voir si le problème des éboulements ne se pose pas tout le long, dès qu'il y a du bâti.